CHAPITRE CINQ - QUITTER LA LIGNE DE TEMPS CARCÉRALE
CHAPITRE CINQ - QUITTER LA LIGNE DE TEMPS CARCÉRALE
Tu sens depuis que tu es tout petit que d'autant que tu t'en souviennes, tu n'es pas à ta place ici. Tu sens bien que toutes les vies prennent un flux continuel, un flux incessant, le flux des grands avec tes yeux d’enfants, un flux trop rapide. Et toi, tu regardes ce flux là et tu te poses la question « Je rejoins ce flux là ou je prends mon propre chemin, mon propre flux, ma propre ligne temporelle qui fait que je réponds à l'appel de mon âme ? »
Je ne comprenais pas ce qui se passait en moi. J’ai étouffé qui j’étais, asphyxier ma propre ligne de vie. Et j'ai commencé à accélérer pour tenter de suivre ce flux de vie, ce flux temporel. Pour ne pas dire comme un gros flux, comme un gros canon laser dans lequel tout le monde était pris, où tout le monde est épris, croyant que c'était le plus juste pour eux. Mais cela était une fausse réalité. Et maintenant, en changeant ma célérité, en commençant à ralentir et à ralentir encore, je laisse toutes ces petites lumières dans ce flux général continuer leurs voies dans ce gouffre infernal, cette ligne de temps carcérale. Je ralentis et je ralentis encore, encore et encore. Et à un moment, j'ai tellement ralenti que plus rien ne se passe.
Je suis sur le calme plat, sur un lac sans vague, sans vent et pourtant toujours dans le flux carcéral. Loin de moi la peur de me noyer, par toutes ces idées, je me dégage lentement de ce flux où durant des années j’ai lutté pour me maintenir à flot.
Et petit à petit, je quitte ce faux flux de vie, cette illusion qu'on nous a appris. Et maintenant, je pose un premier pas, loin de ce flux là. Une sorte de bifurcation liée à mon intention de vibrer mon êtreté. Je pose le premier gros jalon et je m'enracine en dehors de cette zone carcérale qui est différence de mon énergie vitale.
Le jalon est posé. Maintenant, je suis ma destinée et je laisse la poésie, les chansons lyriques, les airs oniriques, commencer à composer mon nouveau flux temporel, celui qui résonne depuis mon âme, celui que mon âme appelle.
Il y a tel un arc en ciel qui se dégage sous mes pieds. Je m'engage pas après pas vers ce nouveau flux qui est maintenant ma réalité.
Et dorénavant, chacun de mes jours, j'arpente ce chemin et je ressens qu'il me fait du bien. Non pas que je me dis, je l'éprouve jour après jour et à chaque fois, je pose un jalon tous les jours pour dire : "Ceci est ma nouvelle réalité. Ceci est ma nouvelle temporalité. Mon nouveau flux de vie n’est pas parallèle à celui que j’ai quitté. Qu’importe la direction en fait, Il est le plus juste et le plus accompli dans ma vie."
Ici et maintenant je pose mes proses. Définitivement, j’incarne une nouvelle vibration dans mon cœur, avec mon pouvoir créateur, révélateur de ma lumière intérieure.
Là, je suis dans mon rythme à moi, dans chacun de mes pas.
Et j’avance lentement à mon rythme.
Quitte à ce que ce flux là soit celui de la tortue, mais suivre jusqu’à présent le lièvre qui courait vite, ce n’était pas mon rythme.
Maintenant je peux revenir en moi. Je suis dans ma célérité, dans mon flux de vie retrouvé, ma ligne de temps apaisée, là où je peux me recentré, me revigorer, me laisser aller.
Vibrer ma joie, ma célérité, mon bonheur retrouvé. Toutes les choses qui m’ont manqué sont maintenant là à ma portée.
Et j’enracine à chaque fois ces petits jalons dans mon flux, ma temporalité, au plus profondément de moi, car maintenant ceci est ma voie.
« Telle est la voie. »
Telle est ma voix.
Merci.
